A Paris, ils faisaient du travail alimentaire – elle travaillait dans une pizzeria, lui dans une épicerie bio. Coincés dans leur zone de confort, ils ont eu assez d’embouteillages et de bâtiments sans verdure et ont quitté leurs postes pour partir en voyage de plusieurs mois dans les Balkans.
Ils voulaient voir le mode de vie à la campagne ou dans les fermes et apprendre sur place afin de pouvoir eux-mêmes déménager à la campagne un jour. Grâce au bénévolat, ils ont bénéficié d’un logement gratuit. Ils ont trouvé une famille d’accueil dans le cadre de l’organisation des bénévoles WWOOF (Opportunités mondiales dans des fermes biologiques, réseau mondial de fermes bio).
L’aventure du Français Loïc Chastagnol (28) et de la Polonaise Aleksandra Poziomkowska (27) a commencé à Brač en Croatie. Ils ont passé deux semaines à travailler dans l’olivier sur la propriété d’une architecte allemande et à y bâtir des murs en pierres sèches. Ils ont fait du stop pour joindre plusieurs villes de l’ex-Yougoslavie – Šibenik, Krka, Zadar, Skopje, Kotor, Budva, Shkodra, etc. À Koprivnica, ils ont travaillé dans les champs de lavande, et après leur visite de Sarajevo, ils sont venus dans le village serbe de Seča Reka, près de Kosjerić.
« Mon mari est clarinettiste et il avait le grand désir d’aller au Festival de Trompette à Guča. Malheureusement, il est tombé malade et on a raté le festival. On a passé deux semaines chez Dragana et Dalibor Đorđević à Seča Reka, ils étaient des hôtes magnifiques ! », me raconte Aleksandra.
« Ils ont une propriété de plusieurs hectares, ils cultivent surtout la framboise. On a coupé des arbres, travaillé dans les champs, joué avec leurs enfants mignons. Je leur ai préparé un plat polonais traditionnel, les fameux pierogi, avec quelques plats français également. »
Après leur séjour en Serbie, les Chastagnol partiront en Pologne pour le mariage d’une amie, et ensuite en Lettonie, Lituanie et Finlande. Ils ont fait des plans pour toute l’année, jusqu’à Noël, et comptent aller en plusieurs pays, de Pologne jusqu’en Ukraine et les Carpates.
« J’ai eu ma licence en Pologne, dans le domaine de l’anthropologie culturelle, mais j’ai également étudié en Allemagne, où on s’est rencontré. On a organisé notre fête de mariage dans une forêt en Pologne. On a demandé aux amis de nous offrir des plats et des boissons pour la fête au lieu d’argent. », explique Aleksandra.
« À un moment, je travaillais comme prof d’anglais dans une école parisienne, mais j’ai quitté ce travail. J’étais dépressive. Après ce voyage, on va rentrer à Paris pour essayer de gagner de l’argent pour acheter une propriété en Pologne. C’est quatre fois moins cher qu’en France ! ».
Chez les Đorđević, ils ont commencé à s’intéresser à la permaculture et à l’agriculture biodynamique et avec Dragana, ils ont appris comment tout réussir avec deux enfants à la maison.
« J’ai grandi dans la banlieue parisienne, dans un petit appartement et à un moment, j’ai décidé de tout quitter. On s’est posé la même question plusieurs fois – Est-ce qu’on peut avoir une meilleure vie à la campagne ? Maintenant, on a trouvé la réponse. On veut cultiver nos propres plantes, élever nos propres animaux, avoir une petite ferme et mener une vie différente. La vie à la campagne n’est pas facile, mais c’est moins stressant que la vie en ville. », avoue Loïc sincèrement.
« On a passé des soirées formidables avec Dragana et Dalibor, qui nous faisaient rire tout le temps. Les Serbes ont un humour très raffiné, certes avec beaucoup d’humour noir. Le jour de la Slava de l’église locale, j’ai assisté à une liturgie serbe orthodoxe. La Serbie possède une riche histoire avec un grand nombre de monuments et de beaux endroits, je suis sûre qu’on reviendra ici. », racontent les Chastagnol visiblement émus.
Texte: Nenad Blagojević www.bienvenueenserbie.rs (diffusion autorisée à condition de partager le lien vers le site www.bienvenueenserbie.rs); Photographies: Aleksandra et Loïc; Traduit du serbe par Jovana Milovanović;