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À partir du STREET ART de Belgrade, ils ont créé une collection unique de GRAFFITIS

Au lieu de me décrire ce que c’est que le street art, Aleksandar Đorđević, 43 ans, a invité mes lecteurs à découvrir eux-mêmes la beauté de cet art qui figure dans les rues de Belgrade. Selon lui, c’est à chacun d’interpréter ces œuvres à sa façon et de découvrir ce qui lui fait plaisir ou le fait réagir. Aleksandar croit que les graffitis sont la plus libre forme d’art pour lequel on a même pas besoin d’un billet. À la différence des milliers d’affiches et de panneaux publicitaires, grands et petits, qui nous donnent des informations et des offres inutiles, les graffitis émettent des messages réels – des messages d’amour, de gloire, de tristesse et de pouvoir.

Il a passé six ans à explorer Belgrade et s’infiltrer dans des lieux qui, pour le citer, seraient interdits aux mineurs. Il a pris plus de 7000 photos, dont 500 ont été choisies et publiées dans le livre Street art de Belgrade.

«Il y a une histoire qui se cache derrière la plupart de ces œuvres, mais ce qui rend cet art si beau, c’est la liberté de chacun à se faire sa propre histoire et créer son interprétation. Nos interlocuteurs sont parmi les artistes de graffitis les plus actifs à Belgrade: Arzer, Tkv, Rage, Nikola, Lortek et Junk. C’était pas facile d’en choisir quelques-uns», raconte  Aleksandar.

Enfant, il allait souvent à Berlin, où il a ensuite vécu entre 1992 et 1996. Il y a fait plusieurs métiers, et c’est à la capitale allemande qu’il a commencé à prendre des photos des graffitis.

«La compagnie JAT (compagnie nationale aérienne de la Yougoslavie, aujourd’hui AirSerbia) atterrissait à l’époque à Berlin-Est, et vu que ma famille habitait dans la partie ouest de la ville, je passais souvent près du Mur de Berlin. À l’Est, il y avait des tours de guet, des champs des mines et des mitraillettes, alors qu’à l’autre côté, il y avait le Mur couvert de graffitis. C’était ma première rencontre avec les graffitis. À l’époque, ils représentaient pour moi la liberté, le bonheur, la vie. C’était l’âge d’or de la scène de squat à Berlin marqué par plein de graffitis géniaux, des muraux et une créativité folle», se rappelle-t-il.

Né à Voždovac, Aleksandar habite actuellement à Vračar. Il nous raconte qu’il y a des graffitis là, comme partout, et rajoute qu’ils étaient différents autrefois – ils prenaient la forme d’aphorismes avec des caractères simples, alors qu’aujourd’hui, ils sont plus complexes.

«On se baladait et prenait des photos des graffitis, on traversait la ville souvent sans savoir quelle  serait notre destination. On a  même réussi à parcourir la périphérie de Belgrade, mais la plupart des graffitis se trouvent quand même au centre-ville. Parfois, on partait de Vračar et finissait à Blok 45, tout ça à pied : Vračar – Nemanjina – La gare – Bigz – Le parc des expositions – le marché aux puces – ITM – Blok 70 – Blok 45.»

Sa femme Jelena, qui a compris dès le début son amour pour les graffitis, est son plus grand support. Maintenant, ils partagent l’amour pour cet art.

«Elle n’a pas hésité, elle était prête à me suivre dans des endroits hyper isolés  juste pour pouvoir prendre des photos d’un graffiti. Je suis content que la maison d’édition Komshe ait soutenu mon projet et publié mon livre. On a décidé de classer les graffitis selon les émotions, ce qui a donné cette répartition : force, gloire, sagesse, amour et tristesse. C’est notre vision des œuvres, on invite nos lecteurs à trouver leur propre interprétation » explique Aleksandar, graphiste et traducteur de l’allemand et l’anglais, pour Bienvenue en Serbie.

Texte: Nenad Blagojević www.bienvenueenserbie.rs (diffusion autorisée à condition de partager le lien vers le site www.bienvenueenserbie.rs); Photographies: Aleksandar Đorđević – Street art Belgrade; Traduit du serbe par Jovana Milovanović;

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